Panique à Thiercelieux 8

René avait préparé le dejeuner de Juallia. Il s'empressa de venir lui donner son plat.
Je suis désolé, princesse, mais je n'avais plus de lait de chèvre. Alors, je me suis démerdé avec le bouc, donc y'en a très peu!

Il s'adressa ensuite à sa soeur:
Tu peux garder la maison un instant, s'il te plait? J'ai une affaire urgente à régler...
Il ne prit pas le temps d'écouter la réponse de sa soeur et lança, en franchissant la porte:
Merci soeurette, je te revaudrai ça

René se dirigea vers l'église. Il cria après l'Inquisiteur. Lorsque, enfin, ce bougre se montra, René lui remit un parchemin

Citation :

Moi,
René de LaTaverne,
sein de corps et d'esprit,
maire actuel du village de Thiercelieux,
désigne comme successeur, ma très chère soeur, Galadriel, en qui j'ai toute confiance.

René.

René revint à la taverne pour faire le point avec ses compagnons.
Bon, alors, on en est où dans cette histoire de fou. Récapitulons tout, svp. Nous ne sommes plus que 8, moi compris.

- Galadriel
- Johanes
- Juallia
- Mara
- Maggot Brain
- Général Zheimer
- Spéculoos
- René

Parmis nous, nous savons qu'il y a au moins trois personnes voulant tuer tous les villageois.

Cela faisait une bonne heure que Maggot tournait en rond dans la forêt.
Son cheval marchait au pas et Maggot ne savait plus vraiment ou le diriger.

Quand enfin il le trouva.
Le grand chêne, enfin.

A gauche du grand chêne oui c'est bien là.

Il descendit de sa vieille monture.

Il trouva ce qu'il cherchait facilement.
C'était un carré de terre de quelques pieds de longueurs sur une ou deux brassés de largeur.
A cette endroit aucune herbe n'avait poussé.
Seul quelques gros champignons colorés qui n'invitaient pas à la consommation.
Il dégagea le tout d'un coup de pied rageur.
La vue de cette endroit ravivait en lui les pires souvenirs.

Il alla vers son cheval et l'attacha à un jeune arbre aux allentours.
Il prit ensuite une pelle qui était attachée à la sacoche de la selle.
Il se mit à creuser, non sans avoir ecrasé qulques champignons au passage.

Sa fouille ne prit pas longtemps.
Le coffret était toujours là.
Un médaillon ainsi qu'une dague ornée de pierres précieuses à la lame d'argent.

Il reboucha grossièrement le trou et, après avoir soigneusement rangé les artefacts dans une de ses nombreuses poches, il remonta à cheval et retourna vers le village.

Mara l'avait bien écouter. Le fait que certains la trouve suspecte ne la choquait pas spécialement. Normal...elle était une étrangère ici.
Mais ce qu'elle appréciait moins, c'était de voir que le général ne se méfiait que de peu de personnes finalement.

Elle fit une moue et le regarda étrangement.
Dites moi si j'ai mal compris, mais...les seuls suspects à vos yeux sont Juallia, Johanès et moi ?
Elle parlait d'une voix lente et forte. Chaque mot sonnait comme si elle les martelait.

Je trouve assez risible que vous incluiez dans la liste deux de vos concitoyens.
Mara rit méchamment. Elle secoua sa tête en signe de mécontentement.

Vous me faites tous rire. Vous êtes prêts à détruire votre village à cause des délires d'un vieux cinglé d'inquisiteur.
Finalement les années passent mais Thiercelieux ne change pas. Les couards sont toujours là, prêts à commettre les pires atrocités sous couvert de justice divine ! (rire nerveux)

Alors, puisque le moment est aux confidences, pour moi vous êtes tous suspects !
Le seul qui trouve grâce à mes yeux, c'est le doux dingue. Il est le seul innocent, dans tous les sens du terme.

Mara avait les poings serrés et se mordait les lèvres. La colère montait en elle.

René assistait à la scène, ne sachant trop quoi réponde. Puis lui vint une idée...somme toute stupide, mais c'est celle qui aura surement de meilleur résultat, quoique...

De toute façon, Mara, si nous n'éradiquons pas le problème nous même, l'Inquisition prendra des mesures rapides et expéditives, si tu vois ce que je veux dire.
Je propose la chose suivante: Nous envoyons Mara au bûcher ce soir et; si elle n'est pas un lycan, on envoit soit moi (bien que ce soit une très mauvaise idée), soit le général au bûcher!
Je sais que c'est une méthode choquante mais elle permet aux villageois de rester grouper. De toute façon, il faudra trouver des compromis et faire des sacrifices

Maggot déposa son cheval dans l'écurie qu'il avait découvert au matin.

Il entra dans la taverne pour constater que l'unité si bien revandiqué la veille avait brulé tel le vendeur de cages.

Personne ne fit trop attention à son entrée. Ils étaient tous trop occupés à se jeter des regards accusateurs.

Salut la compagnie.
Aubergiste, puisque vous avez une chambre de libre je la réquisitionne.
J'ai aussi déposé mon cheval à l'écurie. Veillez à ce qu'il ne manque de rien.
Preparez moi aussi rapidement à manger.

Sitôt dit il sorti de sa poche un écu d'or qu'il lança sur le comptoir d'un geste nonchalant, sans même jeter un oeil au nouveau maire.

Ceci devrait suffire à mon séjour.

Il entra, laissant le sol maculé de la terre qu'il ramenait de la forêt et dont ses bottes étaient crottées.

Il s'installa ensuite à sa table maintenant habituelle.
Il ne regardait personne, ses pensées et ses yeux se perdant dans la contemplation du médaillon qu'il tenait à présent dans la main.

Ca vient ce repas ?

Et si je te tuais tout de suite ? Hein ?
Mara s'approcha de René et pointa la lame de son poignard sous le cou épais du tavernier. Pas besoin de griffes ou de crocs pour se débarasser de toi.
Elle enrageait.

Saleté de langue de vipère....
De toute façon j'avais pas voté pour toi comme maire !

Autrefois, voilà bien longtemps, il y avait un maire ici, un vrai. Quelqu'un de bien. Je le sais...

Elle serrait les dents, luttant contre des larmes d'impuissance.
Elle rangea l'arme et se tourna vers la salle.
J'ai vécu ici, bande d'imbéciles. Je suis de Thiercelieux.

Vous , le général gâteux, vous trouviez que je vous faisais pensez à quelqu'un...et aujourd'hui, vous êtes prêt à me faire tuer, pour faire plaisir à un bon à rien élu maire par tous les ivrognes de la ville ?

Elle respirait difficilement, sa gorge était nouée, mais elle ne pouvait plus s'arrêter.
La famille Petitbois, ça vous quelque chose ? La honte d'avoir tuée une innocente ne vous a pas étouffés à ce que je vois. Vous me dégoûtez.

Ses yeux étaient tout embués. Elle remarqua cependant le médaillon dans les mains de Maggot.

Ce médaillon ....non, ce ne pouvait pas être le même....

Petitbois...

Cette fille avait de qui tenir apparement.
Et elle ne se laissait pas faire.
Mara venait de faire un grand bond dans l'estime de Maggot.

Il rangea rapidement le médaillon dans sa poche.

Calmez-vous !!
Ce n'est pas comme ça que l'on s'en sortira.
Si je suis revenu ici, dans cette auberge, c'est pour trouver une solution à l'inquisition, pas pour décidé qui serait le prochain sur le bucher.
Vous étiez bien gaillard hier quand il s'agissait de s'unir contre eux.
Aujourd'hui vous vous couchez devant l'inquisiteur.
De la part de notre nouveau maire cela ne m'etonne pas.
Le pouvoir qu'il a c'est l'inquisiteur qui lui a donné et il a peur de le perdre.
Mais vous autres.
Et vous sa soeur... Je reviens de la forêt et j'ai vu ou vous viviez.
Je suis persuadez que vous ne pensez pas comme lui.
Quand à vous général, vous devriez penser à défendre les plus faibles plutot que de penser à les sacrifier.
Je sais que cela peut paraitre ironique dans ma bouche apres ce que j'ai dit hier sur l'idiot du village.
Mais ce que j'ai dit je le pense encore.
Quitte à sacrifier quelqu'un, je prefere en choisir un qui n'aura pas conscience du sort qui l'attend.
Quand à vous le forgeron, hier vous étiez prêt à bien des sacrifices pour un baiser de la belle. Aujourd'hui vous la laisseriez aller au bucher pour sauver votre peau apparement. On ne vous entends pas la defendre pendant qu'on l'accuse.
Croyez de moi ce que vous voulez mais à présent elle seule à ma pleine confiance.

Le tuer tout de suite, le tuer tout de suite... la famille Petitbois...
Johanès grommelait dans sa barbe, lorsque Maggot Brain l'invectiva.

Et si on s'entretuait tous, là maintenant ? Trois monstres parmi nous et le vieux grincheux me soupçonne ainsi que la jeune Mara. Est ce de la jalousie ? J'ai beaucoup de mal à comprendre...
René me semble honnête, enfin ce n'est pas le mot juste, disons plutôt "propre". Le simplet ne ferait pas de mal à une mouche. Mara a visiblement beaucoup souffert et je me refuse à l'envoyer au bûcher. De plus elle est bien de Thiercelieux.

Hier, je vous ai fait part de mes doutes sur le vendeur de cages et il s'est avéré que j'avais raison. Même s'il est difficile de devoir affirmer des choses pareilles, nous DEVONS le faire. Il en va de notre survie.

Johanès aurait voulu prendre la jeune femme dans ses bras et la protéger, l'emporter loin, mais ce n'était pas le moment. Il la regarda droit dans les yeux, avala une gorgée de vin rouge, à défaut de blanc, et reprit.

Voilà où j'en suis. Alors, trouver une victime pour le bûcher parmi les autres et en tenant compte des paroles de chacun... René veut envoyer Mara au bûcher... pas question, ce serait une erreur, je suis convaincu qu'elle est innocente. Le général veut envoyer la sorcière au bûcher.... Et vous, Maggot, quand ferez vous une proposition réaliste ?

Tout ces propos avaient irrité Maggot.

Le général devenu si méprisant.
Et le forgeron qui osait lui parler de si haut.
Puis il se rappella de son accoutrement.
Retrouver soudainement une partie de son ancienne vie enterrée dans la forêt lui avait fait oublier le role qu'il se donnait.
Grave erreur de sa part.
Tant pis, maintenant le mal était fait.

Général, quand vous êtes venu me trouver hier j'ai cru bon de vous confesser quelques secrets à mon égard.
Je ne suis pas un grand seigneur loin s'en faut.
Mais je ne suis pas homme à m'ecraser de lacheté devant les autres.
Cela peut vous surprendre que je puisse tout à coup défendre la demoiselle et je le comprends. Mais, à cela aussi, j'ai mes raisons et elles ne regardent que moi voyez vous.
L'envoyer au bucher serait pour ainsi dire une hérésie.
Mais hélas une fois de plus je vous demande de me faire confiance et c'est là, je l'entends, quelque chose de bien difficile dans pareils circonstances.
Pour vous forgeron, je tiens d'abbord à m'excuser des propos hardis qie j'ai pu tenir tout à l'heure à votre encontre. La colère m'a emporté et je le regrette bien.
3 monstres dites vous ?
J'aimerais savoir d'ou vous pouvez detenir pareil information.
Mais si ils sont reelement trois, il n'y a alors qu'a chercher qui sont les trois qui se tiennent les coudes, ça facilitera le débat.
Maintenant vous me demandez de faire une proposition réaliste...
Je remarque tout d'abbord que vous n'en avez faites aucune.
Et bien moi, je vais vous en faire une...
Puisque mon idée d'envoyer au feu un homme assez fou pour ne pas y rechigner ne vous palit guère, je n'ai pas d'autres solution.
Choisissez moi donc !!
Envoyez moi au bucher !!
Car je préfere me sacrifier que d'y envoyer une innocente.
Et ma mort vous prouvera à tous que même sans titre aucun, on peut être un grand seigneur !!

Après le déjeuner, Dazibao fit une petite promenade digestive dans le village.
En passant devant ce lieu de débauche que les pêcheurs appellent auberge, il perçut moult tumultes et éclats de voix.

Humm... ces villageois me semblent moins crétins que d'habitude et leurs avis ont pour l'instant été des plus pertinents. Avec l'aide du Divin, Thiercelieux sera peut-être épargné du joug démoniaque.

En traversant la place pour retourner dans l'obscurité fraiche de l'église, un des soldats vint lui confier :

- Votre Excellence, il semblerait qu'un perfide villageois sème la mort noire auprès des siens ; nous avons trouvé quelques rats morts fort éloquents en ce sens.
- Par Saint Denis ! La peste ? Vous en êtes sûr ?!
- Affirmatif, votre Excellence !
- Prions le Divin qu'il nous épargne ce fléau... et que notre mission ici se termine au plus vite.

L'inquisiteur sans rien ajouter fila se réfugier dans l'église.
Les soldats trouvèrent de bon ton d'allumer quelques braseros autour de la place, malgré la lumière radieuse de la journée.

Citation :

Se tournant vers Juallia, qui semblait médusée par la scène et la folie qui avait gagné successivement Mara, Maggot et maintenant le général. Il lui cracha son venin, mélange de rancoeur suite à la perte de son amour de jeunesse, de haine envers ceux qui l'avaient utilisé puis jeté de l'armée et de dégoût pour ceux qui pensaient pouvoir manipuler ses amis :

"Je continue à affirmer haut et fort que la personne qui est le plus trouble pour moi est Juallia la sorcière ! Démon ! Qui que tu sois, saches que tu brûleras en enfer et pas plus tard que demain matin ! Cours te cacher, va invoquer tous les démons que tu pourras pour te protéger, bois toutes les potions que tu veux, charlatane, et l'on verra bien ce qu'il en sera !

A chaque jour suffit sa peine et je resterai là à vous observer, tous, les uns après les autres, afin de déterminer lesquels ont réussi à se glisser parmi nous, vipères dans un panier de pommes, je vous démasquerai et avec l'aide de mes amis, je vous dénoncerai !"

*Avant que le général ne parte, calmement, elle lui répondit :*
Vous aussi, vous croyez aux préjugés, Général ?
Si j'avais voulu tuer les villageois, je l'aurais fait depuis longtemps, avec mes potions : La jusquiame et la digitaline par exemple sont mortelles à certaines doses... Je n'aurais pas été bête au point d'attendre l'arrivée d'un inquisiteur, sachant qu'il apprécie peu mon art...
Pourquoi m'accusez vous ? Parce que la première j'ai prédis l'existence de ces monstres ? Cela fait il donc de moi un monstre ? Vous ne croyez pas en mes dons... Je suis sûre que vous pensez que je n'ai pu annoncer l'arrivée de ces monstres que parce que j'en suis moi même un, n'est ce pas ? Si tel était le cas, quelle idée aurais eu-je d'avertir les villageois de ma venue, alors que j'aurais pu agir discrètement et faire ainsi plus de victimes ? De même, comment aurais-je eu connaissance de l'existence des autres monstres ? Si j'en crois les vieilles légendes, un vampire meurt lorsqu'il mord un lycaons... Les deux "espèces" ne s'apprécient donc guère...

Vous demandez à chacun de choisir une personne en argumentant le choix, mais vous même vous m'accusez, comme ca, sans apporter justifications. Non, vous vous contentez de me traiter de démon...

*Elle suivit du regard le général alors qu'il sortait, et croisa alors celui de Spéculoos. Elle se leva et alla le chercher, le tirant par la main. Elle l'entraîna au milieu de la salle, cherchant à le rassurer d'un sourire :*
Viens... N'aies pas peur... Je ne te ferai pas de mal... Je veux juste voir ta main... Tu me la donnes ?... Bien ... Déplies là... Moi, c'est l'intérieur de ta main qui m'intéresse... Voilà... *Elle se tut quelques minutes, concentrée sur la main de Speculoos. Puis d'une voix claire pour être comprise par tous :* C'est un innocent... Vraiment.

Mara s'était tue et assise dans un coin. Elle tremblait de colère. Trop de vieux souvenirs la rattrapaient. Connaîtrait-elle le même destin que sa mère ?
Pourquoi était-elle revenue à Thiercelieux, pourquoi n'avait-elle pas fait un détour par une autre ville ? Sa route aurait été plus longue certes, mais c'était sa curiosité, son envie de revoir son village natal qui l'avait conduite ici.

Elle sentit le regard de Johanès , mais elle n'osa pas le regarder. Elle avait honte des mots qu'elle avait prononcé. Lui, c'était montré serviable et charmant. Elle n'avait rien à lui reprocher.

René ? Elle avait eu des doutes sur lui depuis le début....même avant d'apprendre l'existence de "monstres".
Quand aux autres, elle ne les connaissait pas assez pour les juger.
Mais celui qui l'avait déçu, c'était le général. Elle pensait du bien de lui, et là, il était prêt à envoyer tout le monde au bûcher....
Non, Mara ne comprenait plus rien.
La tête lui tournait, elle ferma les yeux et les cacha derrière ses mains pour masquer une larme. Ce n'était pas le moment de faiblir.

*Galadriel parla. Juallia, lâchant la main de Spéculoos, se retourna pour lui répondre*

Toi aussi tu me considères comme sorcière ? Comme démon ?
Tu es prête à croire le général, ce vieux fou, dont personne n'ignore ses pertes de lucidité régulières ?
Toi aussi tu veux me mettre sur le bûcher ?