Panique à Thiercelieux 7

Herudur se demanda pourquoi on l'aggressait de si grand matin. IL se leva il se dirigea vers le lieux du sinistre. Il aperçut le carnage de la nuit et alla vomir dans un coin. Puis il avala une grande rasade dans sa bouteille et rentra dans la taverne.

Il s'asseya avec Johanes et l'ecouta.

Pourquoi kara? Ce serati elle l'auteur de tout ces meurtres? L'a pas l'air bien méchante!

Souviens toi Herudur, le mineur et le nain nous l'avaient dit. Kara est très dangereuse. Nous devons absolument nous en débarasser ! Crois moi ! Tous les deux avaient émis des doutes au sujet de Kara et toutes les autres suppositions se sont avèrées fausses. Nous devons les croire.

Elle n'a pas l'air bien méchante, mais il faut justement se méfier de l'eau qui dort.

Johanès, voyant Kara entrer, eut un haut le coeur.

Herudur, une certitude à mes yeux : Kara est un buveur de sang ! ne le voyez vous pas ? L'air pâlot qu'elle se donne au moyen de beurre et farine quémandés chez le boulanger, n'est qu'un leurre. Elle se nourrit du sang des habitants. Pour tout dire, je n'ai pas toute confiance en vous, vous buvez tellement que j'ai quelques inquiétudes à votre sujet. Mais, je préfère être dévoré tout cru qu'aspiré dans ce monde étrange des buveurs de sang.

Menelwin venait d'apprendre la série de décées qui venaient soudainement, encore une fois, endeuillé ce charmant village
Et alla rejoindre Johanès au comptoir.

Vous etes désormais le maire, Johanès... Vous devriez plutôt faire en sorte qu'il n'y ait plus de carnage comme celui qui c'est déroulé derrière l'église. Et peut etre faire quelque chose pour les corps... ça commence à sentir la charogne dehors.
Menelwin commanda une eau de vie de prune.

Personnelement mes doutes se portent urgement plus sur la bete qu'Erron et les geste appellent Lycan et qui semblent doté d'un féroce appétit la nuit et se contente de mendier et boire le jour, si vous voyer qui je veux dire.
Menelwin lança un regard dur et appuyé à Herudur.

Après une nuit agitée et peu reposante, Johanès s'arma des deux coutelas de son ami Erron et enfila sa longue cape pour faire quelques pas dans le village devenu trop calme à son goût.

Il découvrit qu'un nouveau carnage avait eu lieu durant la nuit : Kara trucidée, ses lèvres retroussées laissaient apparaître deux longues canines qui le firent frémir. Plus loin, un loup éventré en qui il reconnut Herudur et enfin Azraël, un poignard encore en main, gisait au sol. Son plan avait bien fonctionné !

MOUHA HA HA HA HA

Johanès savait maintenant qu'il devait exterminer le musicien aux dents longues !

De retour à sa forge, Johanès entreprit de fabriquer une lime fine et courte. Il n'avait pas l'habitude de forger de tels objets, mais il s'appliqua pour obtenir un résultat tel qu'il en avait déjà sur l'étal d'un marchand ambulant qui soignait les dents également lors de ses passages à Thiercelieux.

Une fois son ouvrage terminé, il se rendit, muni des coutelas et de sa lime à l'auberge. Il voulait y rencontrer le musicien. Dès qu'il entra, il le vit accoudé au comptoir et qui semblait l'attendre. Il mit en évidence les coutelas d'Erron, prêt à les lancer, puis s'adressa à lui d'une voix forte :

Bouge pas de la, mon gars ! Tu n'irais pas bien loin de toute manière, vu ton odeur. Tu n'as pas l'air très frais.

Menelwin se tourna vers Johanès lentement, les yeux troubles, l'haleine fétide, et la mandoline pendante. Il avait perdu sa verve et Johanès en fut surpris. Son travail n'en serait que plus facile.

J'ai un marché à te proposer, musicien. Nous n'avons jamais retrouvé le tueur de Téa et de la simplette, Juallia. Je dois dire que la mort abominable de ces deux gamines innocentes ma chaviré. Et tu te souviens du doigt que tu avais trouvé et déposé là, et bien j'en avais déjà remarqué d'autres près des corps des p'tiotes.

Johanès eut un haut le coeur en repensant à ces images, mais continua.

Alors voilà, je te propose ...Johanès a une hésitation et toussote hum hum, si tu acceptes que je te lime tes dents, tu sais, les deux grandes que tu planques bien, même quand tu chantes, tout en expliquant, Johanès exhibe sa lime devant Menelwin et bien voilà, si tu acceptes, on se met à la recherche du type à qui il manque plusieurs doigts. A aucun des cadavres retrouvés, il ne manquaient des doigts. Tu vois où je veux en venir ?

Tavernier, sors nous une bouteille d'abricot. Le musicien va en avoir besoin, je crois, pour que je puisse limer tranquillement.

Johanès avala une rasade d'abricot en attendant que Menelwin réagisse, son cerveau semblait très imprégné. Il fallait être patient.

MEUUURRRRRE !!! Hurla Dazibao en fondant sur Menelwin.

Le troubadour plaça sa guitare en avant, mais le geste puissant de l'assassin ne pouvait être ainsi dévié ou stoppé.
Le long couteau transperça la guitarre, qui explosa sous l'impact, puis se ficha profondémment dans la poitrine du menestrel.

Un douleur atroce lui fit ouvrir la bouche et ses dents longues luirent au soleil. Sa dernière satisfaction avant de mourrir fut de voir Johanès décapiter le fou furieux, d'un grand coup de faux.

Ainsi disparaissaient la dernière goule et l'assassin de Thiercelieux.
Johanes, maire d'un village désert et seul survivant, avait tout à reconstruire.

Oh il y avait bien le tavernier pour l'aider, mais ce bon à rien ne s'impliquait jamais dans rien d'autre que le service de son établissement.