Panique à Thiercelieux 4

*Juallia avait suivi Walex et Carol sans mot dire à l'intérieur de la taverne. Elle s'était attablée remerciant d'un regard le tavernier qui lui avait servi à boire. Puis elle avait gardé le silence, dévisageant les personnes présentes. Un loup ou même des loups se cachaient parmi elles... Mais qui? Son regard se posa sur la jeune femme vêtue de noir, qui avait sursauté. Elle ne pouvait dire pourquoi, mais elle lui inspirait confiance. Cette femme semblait avoir vécu un grand malheur, et inconsciemment Juallia compatissait à sa peine. Peut être la perte d'un être cher? Les pensées de la Thiercelieuxine allèrent alors vers son mari... Puis vers son ex-voisin qui venait d'entrer dans son champ de vision. Il semblait en plein conciliabules avec Johanne. D'eux aussi elle ne doutait pas. Cela faisait maintenant de longues années qu'elle vivait avec eux dans ce village et elle ne les croyait pas capable d'être des lycaons. Un homme traversa la salle pour sortir (là je parle de Vegoku). Lui, elle s'en méfiait. A chaque fois qu'elle l'avait vu, il était solitaire, isolé. Lorsqu'il passa devant elle, un frisson glacé la parcourut... De même lorsqu'il revint.
Une jeune femme se leva et se présenta comme connaissant l'art des plantes. La mère de famille restait suspecte à l'encontre de cette étrangère... Surtout qu'elle sortait pour aller cueillir ses plantes alors que la nuit tombait... Johane l'avait suivie. Juallia finit donc son verre et se leva. Elle se dirigea ensuite vers Walex et lui murmura :*
Méfiez vous, cher ex-voisin, de l'étranger solitaire... Il me fait froid dans le dos, et cela ne m'étonnerait pas qu'il soit l'un des étrangers criminels... Il faudrait prévenir Johane et Carol. Ah, et puis je vous conseille de parler un peu avec la jeune femme en noir... L'art de parler aux femmes ne manque point à vos qualités d'après ce que je sais...

Je dois vous laisser, m'occuper des enfants. Ca fait quelques jours qu'ils ne voient pas leur mère de la journée, déjà leur père qui a disparu on ne sait où... ils vont finir par être déboussolés... Dîtes à Johane si vous la voyez, que je lui envoie Vital demain à la première heure. Il pourra l'aider pour entraîner les autres... Les jumeaux sont bons à la fronde aussi si elle a besoin...
*Une fois ces paroles dites, elle regagna sa maison, où elle constata avec joie que ses consignes avaient été respectées et que tous avaient abandonné l'abri en forêt pour rentrer. Elle profita de ces quelques moments en compagnie de ses enfants avant de les coucher et de regagner elle même sa couche, se surprenant à prier Aristote pour que les lycaons l'épargnent, elle et sa famille*

Carol a écrit:

Lorsqu'elle eut disparu aussi mystérieusement qu'elle était apparue, Carol aperçut La mystérieuse dame Noire se redresser brusquement. Il l'interpella :

"Dame, quelque chose ne va pas ? Avez vous mal dormi ? Qu'est-ce qui vous a réveillé si brutalement, un mauvais rêve ?"

Kara rassembla ses pensées et répondit : Je.. Je ne sais... j'ai du m'endormir... j'ai eu comme un mauvais pressentiment.. elle secoua la tete.. et continua : Je.. je vais aller me coucher.. ça ira mieux demain...
Ce qu'elle fit sur le champ..

Le soleil peinait à s'élever dans le ciel de Thiercelieux...



... lorsque l'inquisiteur Pyrophilus, d'une humeur aussi matinale que moribonde, ordonnaau capitaine Marcus daller lui chercher Menelwin.

- C'est donc une lycantrope, votre excellence ?
- Une créature qui cache un oeil... ce ne peut-être que l'oeil du diable !
- Bien raisonné, votre excellence !

Le capitaine prit cinq hommes avec lui et quitta la place publique tiercelieuxine.
Une heure plus tard il revint seul auprès de l'inquisiteur.

- Il y a un problème... qui n'en est pas un, votre excellence.
- Parlez, par Aristote !
- Le corps de Menelwin vient d'être retrouvé lacéré... assurément un coup des lycans.
- Ah ? Elle n'en était donc pas une ?
- Non, votre excellence, mais l'analyse de sa machoire nous assure que c'était une sorte de démon. Du genre à boire le sang.
- Les démon se déchirent entre eux ? Voilà bien la puissance d'Aristote et de la Très Sainte Inquisition. Et par ma seule présence encore ! ... Il n'y aura donc pas du bûcher non plus aujourd'hui.

Clochette se leva tard. Elle avait tenté de faire du tri dans les tapis des marchands, tenté de faire entendre raison à Azrael sur la nécessité de baisser les prix et tenté de comprendre ce que Bernardo essayait de lui faire comprendre. Cette journée, forte éprouvante, avait harassé Clochette, qui commençait à regretter sérieusement la proposition du marchand espagnol.

Elle descendit de sa chambre, dans l’espoir que le tavernier serait dans de meilleures dispositions pour lui servir un repas chaud. La salle était déserte, sauf une femme endormie près de la cheminée. Elle fut surprise de ne pas apercevoir la femme borgne qui lui jetait d’étrange regard la vieille. Elle aperçu un paquet de parchemins sur une table. Elle s’assura que le tavernier était bien aux cuisines et que la jeune femme dormait toujours avant d’y jeter un œil. Les parchemins contenaient des recettes de potions en tout genre dont Clochette reconnu quelques ingrédients. L’Ancienne de son village natal lui avait appris quelques rudiments dans les plantes médicinales Elles avait aperçu certaines de ces plantes sur le chemin qui l’avait conduit à Thiercelieux. Clochette pris place à une table, attendant la tavernier. « Si cette jeune femme a besoin d’aide, je lui proposerait de l’emmener sur le chemin où j’ai vu ces plantes », pensa-t-elle.
Un mouvement d’hommes se fit entendre au dehors. Une petite troupe armée rejoignait les autres, sur la place du village.

*Elle se réveilla tard ce jour là. Ses enfants étaient déjà partis. Elle devait voir le maire. Elle s'arrangea et sortit. Après être passée par la taverne où on la renseigna, elle le trouva perché sur le toit d'une chaumière*
Bonjour Monsieur le Maire ! Bonne nuit? Vous avez apperçu quelque chose?
Les traces que Walex a trouvées hier dans la neige ont enlevé les derniers doutes que j'avais à votre encontre, et je suis désormais prête à vous croire quand à la présence des loups dans notre village. Je venais vous confier mes doutes... Cette jeune femme qui dit s'y connaître en plantes, je ne lui fais pas confiance... J'ai jeté un coup d'oeil sur ses parchemins... Elle compte trouver de la jusquiame en hiver ? Bref, je doute de ses connaissances... Elle ne serait pas celle qu'elle essaie de nous faire croire...
Vous avez remarqué aussi cet homme solitaire, qui s'enferme la plupart du temps dans sa chambre d'auberge? Qui sait ce qu'il fait quand il est tout seul?....
*Une douleur brutale dans son ventre coupa ses paroles et la fit se plier en deux. Déjà? Mais cela ne faisait que huit mois...*
Mess... Messire, je d...dois retour...ner chez... moi... J'... j'ai mal...
*Elle regagna ses pénates en essayant d'éviter de se plier en deux*
Jehane ! Vas chercher Ysarée ! Ton petit frère ou ta petite soeur a l'air de vouloir poindre son nez... Dépêches toi ! *"Pourvu que cela ne soit pas un mort-né" pensa-t-elle*

Un corps avait été retrouvé ce matin là à Thiercelieux. Carol avait raison, il y avait réellement des loups-garou par ici ! Mais pire que cela, les rumeurs couraient que la victime était encore plus affreuse que les lycans eux-même... sur les descriptions qu'on lui fit, il pensa immédiatement à un vampire... Il frissonna en pensant à cela. Combien de bêtes étaient arrivées à Thiercelieux ? Il se mit à espérer que ce vampire là fut seul ; ce qui était plus que probable, vu qu'il avait succombé à l'attaque des loups-garou. Des ? Il avait le sentiment qu'ils étaient plusieurs et très bien organisés. Depuis quand avaient-ils prévus d'envahir leur beau village ?

Il arrêta de songer à tout sela, et en revint à ses projets du jour. Sur les conseils de son ancienne voisine Juallia, Walex alla rendre visite à Karalium. Cette personne l'intriguait beaucoup, et il désirait vraiment en savoir plus sur son passé. Il ne la connaissait guère, mais la trouvait plutôt sympathique - Et de tous les étrangers qu'il y avait au village, c'était celle dont il se sentait le plus proche. Bien plus que ce brave Bernardo. La part de mystère qui émanait d'elle ne semblait pas néfaste comme celle de l'homme solitaire qui lui avait tourné autour deux jours auparavent, et sur ce point, il semblait être en accord avec Juallia. Dommage que sa confidente Johane ne partagait pour l'instant pas tout à fait son avis. Il lui fallait en parler au maire également, ainsi qu'à Herudur, même si cela ne l'enchantait pas vraiment de le voir trop souvent à ses côtés. Un rendez-vous au sommet était de mise. Pour cette après-midi, peut-être...

Karalium logeait toujours à l'auberge, il ne lui fut pas difficile de la retrouver. Elle semblait toujours très fatiguée. Elle avait besoin d'aide, et semblait en quête de vouloir remettre de l'ordre dans sa sie. Walex se résolu enfin à venir lui parler. Il toqua à sa porte :
- Dame Karalium, auriez-vous quelques minutes à vous entretenir avec moi ?

Kara, qui avait passé la matinée à lire, leva la tete aux coups frappés.. elle posa son livre sur la table de chevet, jeta un oeil circulaire à la piece pour vérifier qu'elle n'était pas trop en désordre, et alla ouvrir.. en voyant le Sieur Walex et en entendant sa question, elle sourit : Oui, bien sûr.. mais.. quel mot bien étrange.. cela fait tres.. officiel ! Elle rit légerement..
La jeune femme le fit entrer, et lui indica d'un geste de la main un fauteuil.. puis, lorsqu'il fut assis, elle prit place dans le fauteuil qui faisait face..

Herudur répondit à l'appelle de l'aubergiste et se rendit a l'auberge, il alla chercher une biere au comptoir et s'asseilla sur une chaise au hasard

Walex s'entretenait avec Karalium. Il était très intimidé, et ne savait comment commencer. Il fit un pas dans la pièce, et regarda tout autour de lui. La chambre était peu décorée, apparemment, elle était venue à Thiercelieux avec très peu de bagages. Mais les quelques objets qui lui appartenaient étaient parfaitement conservés, et disposés tout autour d'elle dans le plus grand soin. Elle avait rit lorsqu'elle lui ouvrit la porte, mais cette bonne humeur résonnait faux. Elle lui semblait triste au dedans.
Quelque-chose n'allait pas. Sa chambre lui donnait l'impression d'avoir tout abandonné derrière elle, à regrêt, et la fatigue qu'il lisait sur son visage qu'elle avançait sans cesse sans se retourner en ne s'arrêtant jamais. Oui, mais pour quoi ? Même les loups s'installent, et prennent le temps de se faire un terrier où vivre quelques fois.
Il s'assit sur le fauteuil, et essaya une accroche simple, en parlant des derniers événements, pour voir comment elle réagirait :
- Hé bien... c'est en rapport à ce qui s'est passé cette nuit. Elle parut très vite intriguée. Elle n'était assurément pas au courant. Nous avons retrouvé le corps inerte d'une personne, ce matin, à Thiercelieux... tué par les loups. Oh mais ne vous affolez pas, c'est plutôt pas mal, c'était... il constata à quel point son approche de la situation était mauvaise, et eut un rire nerveux... c'était un vampire. A ces mots, son visage devint immédiatement aussi blême que celui de Karalium. Il continua sur un air encore plus grave. Ce village cours un très grand danger, et il est du devoir de chacun de veiller sur l'autre. Vous n'êtes encore qu'une jeune-femme, et même avec votre épée, vous ne pourrez vous mesurer aux loups-garous. Moi-même je ne le pourrai... Ce vampire n'a d'ailleurs pas réussi, et... il fut interrompu par sa question, et lui répondit immédiatement : Il s'agissait de la borgne. Il était clair qu'elle nous cachait quelque-chose. Comprenez que nous, habitants, ne pouvons nous fier à personne. Et certains des nouveaux venus sont vraiment intriguants ; Pyrophilus le premier, en effet. Ce dénommé Vegoku qui vous tourne autour également. Et j'ai des doutes sur une autre qui... enfin méfiez-vous d'eux, et restez à nos côtés. Nous sommes beaucoup au village à pouvoir vous aider, je suis certain que vous êtes consciente de cela. Vous aussi avez besoin d'être aidée, comme nous l'avons certainement déjà été. Vous ne pouvez pour l'instant quitter le village, vous êtes donc coincée ici, au même titre que les villageois... votre avis compte tout autant que n'importe lequel d'entre nous...
Il ne sut comment continuer, il en avait d'ailleurs déjà beaucoup trop dit. Il la dévisagea, et attendit sa réaction.

Ne vous donnez pas la peine de me faire chercher car je suis déja là Dit Végoku en sortant de l'ombre.